Ils nous supportent depuis notre plus jeune âge, nous permettent d’accomplir l’essentiel de nos activités quotidiennes, nous font marcher, danser ou courir, mais restent relégués dans l’ombre de nos chaussures la plupart du temps. Objets de bien moins d’attention que d’autres parties plus visibles de notre corps, nos pieds nous rappellent pourtant singulièrement à l’ordre lorsque, pour une raison ou une autre, ils ne peuvent plus remplir leur fonction.
Pour autant, et comme le montrent les résultats de l’enquête exclusive commandée par Poderm à l’institut Flashs auprès de plus de 2 000 personnes, moins d’un tiers des Françaises et des Français leur accordent des soins spécifiques au moins une fois par semaine. Mais derrière ce sentiment de délaissement se cachent des réalités bien plus nuancées sur la manière dont nous vivons avec nos pieds. Objets de séduction pour les uns et de répulsion pour les autres, sources de fierté, de complexes, voire de profits sur les réseaux sociaux, ils en disent bien plus sur nous que nous l’imaginons.
Le pied égyptien le plus répandu
Invitées en premier lieu à reconnaître la forme de leurs pieds, 40 % des personnes interrogées se sont identifiées avec des pieds dit égyptiens, le gros orteil étant plus long que les autres dont la taille décroît progressivement. En deuxième position – 35 % – figurent les pieds qualifiés de romains ou carrés, où les trois premiers orteils sont à peu près de la même longueur et les deux derniers plus courts, leurs bouts formant une presque ligne droite. Enfin, un quart des Français (25 %) ont des pieds grecs, singularisés par un deuxième orteil plus long que le premier.

Une femme sur quatre n’aime pas ses pieds
Plus de quatre répondants sur dix (42 %) déclarent aimer leurs pieds, dont 11 % disent qu’ils les aiment beaucoup. À l’inverse, 18 % ne les aiment pas, voire, pour 4 % d’entre eux, les détestent. En l’espèce, les femmes sont nettement plus nombreuses que les hommes à ne pas apprécier leurs extrémités : elles sont 26 % à le dire contre seulement 9 % parmi les hommes.
Le beau pied
Les Français considèrent qu’un beau pied se définit en premier lieu par l’absence de problèmes dermatologiques type mycoses et autres verrues. Ils sont 33 % à citer cette condition en premier lieu. Viennent ensuite, pour 28 %, les considérations purement esthétiques, à savoir un pied fin, bien proportionné, tandis que 18 % préfèrent les pieds lorsqu’ils sont naturels et exempts de soins particuliers. Moins nombreux – 12 % – sont celles et ceux qui, au contraire, considèrent comme beaux des pieds manucurés et vernis.

L’indifférence domine
Dans leur grande majorité, les personnes interrogées dans cette étude n’expriment pas de ressenti particulier vis-à-vis des pieds : 61 % disent en effet qu’elles y sont indifférentes et 22 % les apprécient sans plus. Une sur dix (11 %) admet qu’ils la mettent mal à l’aise, et 3 % ressentent une réelle aversion tandis qu’à l’inverse, 3 % reconnaissent que les pieds les fascinent.
Un objet de séduction ?
S’ils ne fascinent qu’une part très marginale de la population, les pieds sont néanmoins considérés comme un atout potentiel de séduction par quelque quatre Français sur dix (40 %), dont 8 % disent que c’est absolument le cas. Les hommes y sont d’ailleurs légèrement plus sensibles que les femmes : 44 % y voient un élément pouvant jouer dans la séduction, contre 37 % du côté féminin. En revanche, 48 % des répondants sont catégoriques en affirmant que ce n’est pas du tout le cas les concernant.

Quand le pied peut rapporter
Si le fétichisme des pieds est considéré comme l’un des plus répandus, la vente de photos est longtemps restée marginale. Mais les réseaux sociaux, notamment Only Fans, TikTok ou encore YouTube, ont démocratisé une pratique favorisée par la possibilité de rester anonyme et la perspective de gagner facilement de l’argent. Le passage à l’acte reste certes rare – 3 % des répondants à notre enquête disent l’avoir fait –, mais 18 % indiquent y avoir pensé. À parts égales, 39 % ne sont pas intéressés par cette éventualité tandis que 40 % indiquent ne pas savoir que cela était possible.
La vente de photos de pieds est très clairement générationnelle : 46 % des 18-24 ans l’ont déjà fait ou y ont pensé, et seulement 10 % ne connaissent pas cette pratique. À l’inverse, 4 % des plus de 65 ans ont franchi le pas ou y ont songé, mais 61 % se disent dans l’ignorance de cette tendance.
Des complexes plus présents chez les femmes…

Près de la moitié des femmes (49 %) et un tiers des hommes (33 %) ont déjà éprouvé plus ou moins fréquemment une gêne ou un complexe vis-à-vis de leurs pieds. Les femmes sont également deux fois plus nombreuses (11 % contre 5 %) à dire que cela leur arrive souvent.
Lorsqu’on les interroge sur les raisons de cette gêne, les Français citent en premier lieu la forme ou l’aspect de leurs ongles. Ils sont 36 % dans ce cas. Viennent ensuite la forme générale du pied (30 %) et la présence de corne ou de callosités (28 %). La taille, trop grande ou trop petite, est mentionnée comme source de complexe par près d’un répondant sur cinq (19 %), une proportion identique à ceux qui évoquent des problèmes dermatologiques. Moins présente, l’odeur de leurs pieds est toutefois synonyme de malaise pour plus d’une personne sur dix (13 %).
… mais un évitement plus fréquent chez les hommes
Cette gêne peut amener certaines personnes à éviter des activités qui impliquent de montrer leurs pieds, comme aller à la plage ou à la piscine. 10 % reconnaissent que cela leur est déjà souvent arrivé et 22 % plus rarement. Au total, un tiers de celles et ceux qui nourrissent des complexes vis-à-vis de leurs pieds ont déjà renoncé à de telles activités. En l’occurrence, probablement parce qu’ils disposent de moins de moyens, à l’exemple du vernis, pour masquer les imperfections qui les dérangent, les hommes sont plus nombreux que les femmes – 40 % contre 26 % – à avoir déjà fait l’impasse sur une sortie supposant des pieds à l’air libre.

Un jugement qui touche plus les jeunes
Au regard du rapport qu’ils entretiennent avec cette partie de leur anatomie, les Français se sentent-ils jugés sur l’apparence de leurs pieds lorsqu’ils les montrent ? À cette question, près d’un quart d’entre eux (24 %) répondent oui. Si les femmes et les hommes sont concernés dans des proportions très similaires par ce sentiment, il est particulièrement présent chez les plus jeunes : 38 % des 18-24 ans et des 25-34 ans le ressentent contre 16 % des plus de 50 ans.
Soins des pieds : une attention plutôt distante

Les Français qui accordent à leurs pieds des soins spécifiques à un rythme hebdomadaire sont très minoritaires : seuls 11 % y consacrent du temps plusieurs fois par semaine, et 20 % une fois. 27 % se limitent à une fréquence mensuelle et 15 % à une attention estivale. Plus d’un quart (27 %) reconnaît ne leur accorder quasiment jamais de soins, au-delà de l’hygiène quotidienne. Les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes à s’en occuper uniquement durant l’été (20 % contre 10 %), signe que l’exposition – et sans doute la pression esthétique – pèse davantage sur elles.
Maux divers et variés

Les pieds sont loin d’être épargnés par les petits maux du quotidien : plus des deux tiers des personnes interrogées (67 %) ont déjà souffert d’ampoules ou de frottements, et 54 % ont ressenti de l’inconfort ou des douleurs en raison de certaines chaussures. Les talons fendillés concernent également une majorité (53 %), preuve que la sécheresse cutanée est un désagrément courant. Les douleurs articulaires, les cors, les ongles cassants ou incarnés, tout comme les mycoses ou les troubles circulatoires, touchent chacun entre un quart et un tiers des répondants. Si certains problèmes comme la verrue plantaire ou l’hypersensibilité sont un peu moins fréquents, ils n’en restent pas moins significatifs. Au total, rares sont celles et ceux qui n’ont jamais rencontré de souci, petits ou grands, avec leurs pieds.
La solution médicale d’abord

Face à un problème au pied, la moitié des répondants privilégient une solution médicale : 47 % déclarent avoir consulté un professionnel de santé tel qu’un médecin, un podologue ou un dermatologue. Un sur cinq (21 %) s’est tourné vers un pharmacien, tandis que 18 % ont préféré chercher des informations par eux-mêmes, sur Internet. D’autres, plus rares, ont sollicité leur entourage (12 %) ou choisi de ne rien faire du tout (20 %). Ce dernier chiffre rappelle que malgré l’inconfort ou la gêne, une part non négligeable de la population hésite à prendre en charge ses problèmes de pieds par manque de temps, de moyens ou d’intérêt, voire par banalisation de ces troubles.
Lorsqu’ils achètent des produits pour prendre soin de leurs pieds, les Français privilégient très largement la pharmacie ou la parapharmacie : plus de six répondants sur dix (62 %) citent ce circuit comme leur lieu d’achat habituel. Viennent ensuite les grandes surfaces, choisies par 18 % des consommateurs, loin devant les achats en ligne (4 %) ou en magasin spécialisé (3 %).
Enquête réalisée par Flashs pour Poderm du 11 au 14 mars 2025 par questionnaire autoadministré en ligne auprès d’un panel Selvitys de 2003 Français et Françaises âgé(e)s de 18 ans et plus, représentatif de la population française.